Mad men et la réalité des femmes : une analyse historique
Mad Men | Matthew Weiner | 2007-2015

Introduction

Plusieurs raisons nous conduisent à écrire cet article, dont l’une des plus importantes concerne le moment politique et social que nous traversons aujourd’hui où les plaintes pour abus et harcèlement sexuel sont présentes quotidiennement dans les médias et quand un projet de loi concernant l’interruption volontaire de grossesse est en discussion au Congrès National. Des situations qui dans la vie quotidienne semblaient “normales” aujourd’hui sont identifiées comme violence contre les femmes [1]. Toutefois ces trois exemples sont seulement une petite partie de tous les débats qui se développent actuellement dans la société.

C’est pourquoi résultent fondamentales les contributions que puissent être effectuées par les différents institutions, organisations et partis politiques, et aussi par les disciplines académiques spécifiques, notamment les Sciences Humaines et en particulier l’Histoire. Nous considérons qu’une analyse historique sur les problématiques rencontrées par les femmes est spécialement important pour comprendre la situation actuelle. C’est dans ce cadre que nous analysons les principales postulats théoriques exposés par Betty Friedan dans La femme mystifiée (1963).

Friedan fut une auteure et théoricienne féministe qui a marqué les débats de la Deuxième Vague du féminisme aux États-Unis dans les années soixante [2]. À partir de ses recherches en Psychologie sociale, l’auteure a publié La femme mystifiée en 1963. C’est le résultat de la recherche développée à partir de son travail de rédactrice et journaliste de quelques magazines féminins au cours des années cinquante. Ses analyses restent en vigueur dans notre contexte actuel.

Outre l’exposition des positionnements de l’auteure, nous présentons quelques scènes et dialogues extraits de la série télévisée Mad Men, créée et produite par Matthew Weiner (2007-2015), historiquement située à New York pendant les années soixante, période qui coïncide avec la deuxième vague du féminisme des États-Unis, contexte où l’analyse de Friedan a eu d’importantes répercussions. Dans cette série qui montre la vie quotidienne d’une agence publicitaire, on peut apprécier de nombreuses références aux revendications soutenues par les féministes dans ce contexte et plusieurs situations dans lesquelles les femmes jouent des rôles secondaires par rapport aux hommes, de même que dans la société de cette époque là – et également dans notre société actuelle.

Le début de la Deuxième Vague du féminisme date de 1949 avec la publication de Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, ainsi que l’irruption d’une série de débats qui ont permis de mettre en question la place des femmes dans la société et la manière dont leur rôle secondaire a été construit tout au long de l’histoire. La publication de cette œuvre a permis aussi aux féministes des années suivantes de mettre en question, entre autres choses, les structures qui soutenaient l’inégalité entre hommes et femmes, aussi bien que les pratiques habituelles et les conventions qui soutenaient cette inégalité renforçant l’idée que les femmes sont ‘naturellement’ dociles, subordonnées et obligées à s’occuper des tâches ménagères et de la maternité (Evans, 2004 : 1-2). Pour cette raison, les féministes de la deuxième vague se distinguent de celles de la première vague en argumentant que l’égalité du droit ne se réduit pas au plan politique et civil mais doit atteindre toutes les sphères de la société.

Un autre des écrits aussi importants au sein de la deuxième vague a été Le femme mystifiée de Betty Friedan (1963). Dans ce livre, l’auteure expliquait que la « mystique de la féminité » correspondait à une construction sociale de ce qui serait « essentiellement féminin » soutenue par les magazines féminins, la publicité et les livres de développement personnel (Friedan dans Valcárcel, 2009 : 10-13). Cela engendrait aussi quelque mécontentement et dans certains cas des problèmes de santé pour les femmes qui cherchaient constamment cette « mystique de la féminité ». Friedan affirmait que des psychothérapeutes, des entrepreneurs et des publicistes travaillaient en équipe afin de concevoir une forme de vie qui devenait presqu’insoutenable pour un grand nombre de femmes (Valcárcel, 2009 : 10-13). [3]

La femme mystifiée mettant en évidence l’existence d’un « malaise qui n’a pas de nom » dont les femmes au foyer, qui consacraient leurs vies à des tâches ménagères non rémunérées, étaient les victimes. Le mariage et la famille étaient les plus grandes aspirations, mais en même temps cet « idéal de vie » produisait une sensation de malaise au moment de chercher cette « perfection féminine » (Friedan dans Valcárcel, 2009 : 10-13).

Dans la section qui suit, nous énumérons certains points importants, développés par Betty Friedan dans son œuvre, et diverses scènes et dialogues de la série télévisée Mad Men où se reflète la situation des femmes aux États-Unis dans les années soixante. Nous considérons quatre personnages (Betty Draper, Peggy Olson, Megan Calvet et Joan Holloway). Il s’agira d’établir un dialogue entre les énoncés théoriques de l’auteure et ce qui la série télévisée exprime concernant la réalité des femmes à cette époque-là.

« Le malaise qui n’a pas de nom » et la réalité des femmes chez Mad Men

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) les femmes américaines accédèrent aux postes de travail qu’avaient quittés les hommes pour participer à la guerre. Bien que ce procès ait représenté un progrès en termes d’égalité et qu’il leur ait permis d’obtenir une certaine autonomie, ce fait a mis en évidence le rôle secondaire que, malgré leur entrée dans le marché du travail, elles occupent dans la société sans pouvoir obtenir de postes plus hiérarchisés, ni même des salaires plus élevés que leurs collègues masculins. De plus, les femmes faisaient face à une double journée de travail : au travail et dans les tâches ménagères non rémunérées (Perona, 2007 : 16).

Toutefois a la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les hommes revenus de la guerre récupérèrent leurs postes de travail et les femmes qui avaient décidé de commencer des études universitaires ou d’obtenir un emploi en tant que salariées, abandonnèrent progressivement ces aspirations pour retourner à leurs maisons et consacrer leurs efforts exclusivement aux tâches ménagères. Les magazines féminins ont produit un discours qui renforçait l’idée d’abandonner leurs travaux et de consacrer leurs efforts à être mères et épouses à plein temps (Valcárcel, 2009 : 12).

Ainsi, selon les considérations de Friedman, on a créé un idéal de femme vouée à des tâches ménagères et à la garde des enfants et des époux ; préoccupée pour maintenir la maison impeccable ; aussi bien qu’en s’occupant des soins de beauté pour « être à la mode ». Les efforts pour maintenir ces exigences tous les jours produisaient un malaise que l’auteure a appelé « le malaise qui n’a pas de nom » à partir d’une analyse discursive des magazines féminins de l’époque sur le divertissement mené par les femmes au foyer (Friedan, 2009 [1963] : 18).

Si on prend pour référence ce qui est reflété dans la série télévisée Mad Men, ces situations se déroulent dans un grand nombre de chapitres. À partir du quotidien d’une agence publicitaire, l’auteur construit un grand nombre de dialogues où les publicistes discutent des stratégies de marché visant ces femmes au foyer qui cherchaient un idéal de beauté standard en même temps qu’elles répondaient aux exigences de leurs maris. Par exemple, dans le deuxième chapitre de la quatrième saison, on peut apprécier comment l’un des créateurs cherchant à promouvoir la crème Ponds, soutenait que les femmes chercheraient sembler plus jeunes et belles afin de se marier ou de préserver l’amour de leur mari actuel.

L’une des personnages principaux, Betty Draper, première épouse du protagoniste de la série, Donald Draper, incarne parfaitement cet idéal de femme : femme au foyère, mère, épouse, elle dirige tous ces efforts aux tâches ménagères dans la maison située dans un quartier résidentiel, où elle partageait des recettes de cuisine et des conseils de beauté et de nettoyage avec ses voisins. Mais, en même temps, elle exprimait une insatisfaction et un vide qu’elle ne peut pas traduire en mots, un « malaise qui n’a pas de nom », ce qui la conduit, par exemple, à consulter une psychanalyste dans le dernier chapitre de la première saison.

Comme résultat de ses recherches, Friedan a découvert que ce malaise que les femmes traversaient dans leur vie privée était quelque chose partagée par toutes les femmes interrogées et que les média rejettent en affirmant que ces faits étaient dûs à plusieurs facteurs, par exemple, un manque de préparation pour les tâches ménagères, l’absence d’un chef qui surveillait le travail, ou tout simplement que ce serait une partie composante de l’essence féminine (Friedan, 2009 : [1963] : 56-60). Pour l’auteure, ce sentiment était l’effet de la recherche constante de la « réalisation féminine » qui à cette époque-là consistait à former une famille, s’occuper des tâches ménagères et maintenir une image « féminine » selon les paramètres de l’époque (Friedan, 2009 : [1963] : 63).

Par ailleurs, Friedan expliquait que les magazines féminins prodiguaient des conseils afin d’atteindre cette « réalisation féminine » et « avoir ainsi un bon mari » conjointement avec des indications et des enseignements concernant le nettoyage de la maison, la cuisine, la couture et des tâches ménagères de tout genre. Les magazines diffusaient aussi certains paramètres de beauté que les femmes au foyer étaient censées satisfaire. L’auteure a appelé tout cela « la mystique du féminin » (Friedan, 2009 [1963] : 81).

Concernant le marché et la consommation, « la mystique du féminin » a impliqué aussi un élargissement et une complexité croissante des tâches ménagères, encourageant la production et la vente de nouveaux appareils électroménagers plus sophistiqués, ce que l’auteure a appelé la « technification du foyer ». De plus se produisent aussi des migrations internes de la population urbaine vers les quartiers résidentiels, favorisant un accroissement de la consommation de certains biens mobiliers et des appareils électroménagers pour équiper les nouvelles maisons.

Le déplacement vers le quartier résidentiel impliquait aussi que les femmes abandonnent les études et professions pour se consacrer aux tâches ménagères à temps plein. Sur ce point Friedan précise aussi qu’il existait une symétrie entre le « malaise qui n’a pas de nom », que souvent conduisait à l’alcoolisme, l’obésité, la dépression, la dépendance des psychotropes, etc., avec le malaise que l’homme pouvait sentir s’il n’était pas satisfait de son emploi dans l’usine ou l’entreprise, cherchant à se libérer de la même manière que la femme au foyer (Friedan, 2009 [1963] : 309).

Cette situation est reflétée chez le personnage de Betty Draper. Dans plusieurs scènes, elle s’ennuie dans la maison située dans le quartier résidentiel en buvant de l’alcool et en fumant beaucoup de cigarettes. Ainsi, pendant la cinquième saison, mariée avec son nouveau mari Henry Frances, on la voit soumise à un régime alimentaire très strict pour perdre du poids, très inquiète pour les transformations de son corps comme résultat de sa dernière grossesse.

Une autre modification importante qu’on apprécie aux États-Unis vers la fin de la Seconde Guerre Mondial est la préoccupation de la part de l’État sur le taux de croissance démographique. À partir des années cinquante et jusqu’aux années soixante-dix, les politiques gouvernementales visant la régulation du croissement démographique se sont intensifiées (Federici, 2011). Dans ce contexte, les États-Unis avaient été l‘une des principales puissances économiques à appliquer diverses politiques de planification familiale et de régulation des naissances, non seulement dans le territoire américain mais aussi dans les pays de l’Amérique latine, avec la collaboration des entités privées comme la Fondation Ford et la Fondation Rockefeller (Felitti, 2009 : 56-58).

Cette conjoncture correspond parfaitement avec l’idéal des femmes de classe moyenne vouées aux tâches ménagères, étudié par Friedan et traité chez Mad Men. C’est l’une des raisons pour lesquelles le féminisme de la deuxième vague s’est exprimé en faveur des droits sexuels, de la possibilité de vivre librement la sexualité et de tenir un contrôle propre sur la sphère de la reproduction, toutes des revendications qui les distingueront des féministes de la première vague qui chercheraient le droit de vote des femmes (Guerra Palmero, 2006 : 84).

Dans la série Mad Men on peut nommer trois personnages qui font face à la décision d’interrompre une grossesse : Peggy Olson, la secrétaire de Draper, la seule femme promue postérieurement au rang de créateur ; Megan Calvet, une autre secrétaire de Draper qui est devenue sa deuxième épouse ; et Joan Holloway, responsable des secrétaires de l’agence qui fera partie du groupe des membres de l’agence à la fin de la série.

Dans le cas de Olson, elle décide de poursuivre la grossesse mais donnât son enfant en adoption (Chapitre treize de la première saison). Elle sent souvent de la honte parce que la grossesse fut le fruit d’une relation intime avec l’un de ses collègues qui était marié et parce qu’elle appartient à une famille très conservatrice et religieuse. On peut observer la manière de fonctionnement de ce mandat social vers la maternité. Au contraire, Peggy décide de refuser ce mandat pour poursuivre sa carrière professionnelle, ce qui aura comme résultat son positionnement comme l’une des créateurs les plus importants de l’agence.

De son côté, Megan Calvet, dans le chapitre trois de la sixième saison, marié et vivant avec Donald, subît un avortement spontané, et au cours d’une conversation avec une amie elle se montre un peu coupable mais aussi soulagée par l’événement :

Megan : Maintenant je me sens coupable
Amie : Pour quoi tu te sens coupable ? Qu’est-ce qu’il a dit Don ?
Megan : Je ne lui ai rien dit. Les dernières semaines ont été difficiles. Je ne sais pas. C’est-à-dire, je le sais. Vous avez été élevé de la même manière que moi. J’écoute Sœur Eugenie dans ma tête. Je suis une personne horrible.
Amie : Tu n’es pas une personne horrible.
Megan : J’en suis. Je dis : devenir enceinte maintenant ? Je ne savais quoi faire et j’ai été soulagée de ne pas avoir à faire ce que soit.

Bien que Megan n’ait pas pris la décision, elle est soulagée d’interrompre sa grossesse. Sa maternité aurait été une menace pour sa carrière d’actrice qui avançait à ce moment-là.

En troisième lieu, la responsable des secrétaires de l’agence, est enceinte de son maître Roger Sterling, membre fondateur de l’agence, qui dans le chapitre dix lui propose de l’accompagner si elle décide avorter. Au contraire, Joan décide de poursuivre sa grossesse en solitaire, et dans les derniers chapitres, on peut voir qui après avoir divorcé et de s’être libérée de son mari, qui la maltraitait, elle devient l’une des membres de l’agence, elle est un cadre supérieur et une mère célibataire, ce qui produit l’admiration de plusieurs de ses collègues femmes de l’agence.

Les trois personnages – Peggy Olson, Megan Calvet et Joan Holloway – ne répondent pas aux standards des sujets féminins de leur époque, ceux que Betty Draper incarne à la perfection. Notre point de vue est que ce choix du créateur de la série n’est pas arbitraire mais construit intentionnellement. Toute la série nous montre divers types de femmes et la manière dont leurs rôles secondaires affectaient leurs vies privées, selon différentes manières. Soit le cas de Betty, cherchant à réaliser cet idéal de femme au foyer, mère et épouse, soit le cas de Peggy, Megan et Joan qui cherchent constamment à rompre avec ces standards et mandats pour poursuivre leurs idées et leurs carrières professionnelles.

En conclusion, selon Friedan, la « mystique du féminin » n’est pas le résultat d’un seul factor mais elle est due à l’articulation d’une série d’éléments tels que les politiques de planification familiale, la production et la promotion des appareils électroménagers, les migrations vers les quartiers résidentiels, l’abandon des femmes de leurs emplois rémunérés et leurs études universitaires, la ségrégation professionnelle et les idéaux de beauté diffusés par les magazines féminins, parmi plusieurs autres causes.

Derniers mots : l’héritage de Betty Friedan et les contributions de Mad Men

La femme mystifiée est le résultat d’un travail de recherche effectué par Betty Friedan à partir de son rôle comme rédactrice et journaliste dans quelques magazines féminins au cours des années cinquante, mais a impliqué aussi, selon les termes de l’auteure, une libération personnelle de « la mystique du féminin » à laquelle elle était liée comme mère et épouse. Vers la fin de l’ouvrage, l’auteure raconte comment en 1969 elle a finalement décidé de divorcer de son mari et abandonner l’idéal de « réalisation féminine ».

Il nous semble qu’un des principaux mérites de l’œuvre de Friedan est de montrer les difficultés auxquelles les femmes au foyer ont fait front aux États-Unis dans le période des années cinquante et soixante, c’est-à-dire, de faire explicite et de rendre visibles ses expériences individuelles et privées pour constituer l’idée selon laquelle ce malaise était un fait collectif et partagé par plusieurs femmes, permettant de les délimiter comme un groupe social spécifique. Ce concept est cristallisé quelques années plus tard dans la phrase : « le personnel est politique » promue par les féministes américaines.

Mad Men exprime aussi cette réalité des femmes de manière claire et précise, condensant dans le personnage de Betty Draper, et puis celui de Betty Frances, la recherche de cet idéal de femme que toutes les femmes visaient, et qui entraînât comme résultat ce « malaise qui n’a pas de nom ».

Parmi les contributions importantes de l’auteure, une autre que l’on peut identifier dans l’œuvre de Friedan est l’idée selon laquelle il existait un discours social commun diffusé par les médias, les entreprises et les magazines féminins sur l’idéal de femme avec certains standards de beauté imposés sur les femmes au foyer. Aujourd’hui, il est plus facile d’analyser les caractéristiques des années cinquante et soixante aux États-Unis, mais en considérant que Friedan a écrit à cette période-là, le texte acquiert une importance majeure, tant en relation avec ce qui nous permet de comprendre l’époque que parce que cela a été un élément fondamental dans le féminisme de la deuxième vague qui a permis de mieux comprendre la place des femmes dans la société.

Dans le même esprit, Mad Men parvient à exprimer ce discours social dans la mesure où il montre une agence publicitaire où on ne voit pas seulement les histoires de vie de ses protagonistes et la forme que ce discours avait, mais aussi bien la production même de ces idéaux de beauté et de la féminité dans l’agence.

En dernier lieu, il convient de prendre note que la contribution, peut-être la plus importante de l’auteure, est sa trajectoire comme militante féministe, membre fondatrice de National Organization for Woman (NOW) en 1966, l’une des organisations les plus significatives des années soixante et soixante-dix aux États-Unis qui, selon les termes de Friedan, a surgi à partir de la nécessité de construire « un mouvement pour nous aider à dépasser la mystique du féminin et participer en égalité dans le développement général de la société » (Friedan, 2009 : [1963] : 24). Parmi les initiatives les plus importantes impulsées par NOW on compte la lutte par la légalisation de l’avortement achevée en 1973, parmi d’autres revendications pour l’égalité entre les hommes et les femmes en matière de travail, aussi bien dans le plan juridique qu’économique accompagnant les femmes en diverses instances judiciaires.

Par tout ceci, malgré les critiques adressées à La femme mystifiée et aux initiatives de NOW, classées maintes fois de façon péjorative comme des simples actions parlementaires, on ne peut pas nier la précieuse contribution de Friedan en tant qu’elle a influencé les débats et les actions politiques qui se développaient au cours de la deuxième vague et aux années suivantes.

Aujourd’hui, il est nécessaire de prendre en compte ces contributions dans la mesure où nous sommes dans un contexte où de nombreux problèmes posés par les féministes de la deuxième vague semblent urgents et essentiels. Il est très important aussi de prendre en compte les faits historiques pour faire face de manière engagée aux débats actuels sur les problématiques des femmes et pouvoir ainsi agir en conséquence.

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NOTAS

[1Bien que dans cet article nous nous concentrions sur les violences et la discrimination à l’égard des femmes en particulier, dans le passé ainsi que de nos jours, il importe d’indiquer que d’autres identités sexuelles et de genre, des ‘minorités’ sexuelles et dissidentes qui souffrent aussi divers types de violences, discriminations et oppressions.

[2Le terme ‘vague’, à travers la métaphore, semble indiquer que les diverses étapes qui se développent au sein du mouvement féministe ne se correspondent pas avec les processus fermés clairement définis selon une date de début et une date de fin, mais il s’agit de moments d’une quantité plus grande de débats, actions politiques et productions théoriques et d’autres de mineure intensité, mais il s’agit toujours d’un mouvement et d’une construction permanents (Hewitt, 2010 : 1-2 y Laughlin, 2010 : 76-77). En ce sens, nous disons que la première vague du féminisme a été développée au fins du XIXe siècle et débuts du XXe siècle à Europe et les États-Unis, dans le cadre du procès d’industrialisation et de libéralisation économique et politique que traversaient les deux régions. Parmi les principales revendications des féministes de la première vague, nous observons plusieurs concernent principalement avec l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, raison pour laquelle les luttes tournaient autour du suffrage féminin (Krolokke et Scott Sorensen, 2006 : 1).

[3Dans cet article, quand nous écrivons ‘les femmes’ nous faisons référence à des femmes blanches qui appartenaient à la classe moyenne, sachant que le pluriel comprend d’autres collectifs et groupes de femmes. Dans Le femme mystifiée, l’auteure précise qu’elle a dirigé les recherches vers un groupe particulier et non vers la totalité du collectif, raison pour laquelle nous faisons référence exclusivement à ce groupe.